Tout savoir sur l’audit énergétique pour l’habitat social et les bâtiments tertiaires

4 avril 2025

Accueil » Autres » Tout savoir sur l’audit énergétique pour l’habitat social et les bâtiments tertiaires
Sommaire de l'article

En France, la maîtrise de l’énergie est devenue une priorité, surtout dans le secteur de l’habitat social et des bâtiments tertiaires. Pour améliorer la performance des différentes constructions, un audit thermique s’impose. Cette action est conseillée afin d’évaluer les consommations, d’identifier les sources de déperditions et de proposer des solutions adaptées. La mise en œuvre de cette approche écologique représente une belle opportunité pour les bailleurs sociaux, les collectivités locales et les syndics de copropriété, car elle permet de diminuer les coûts d’exploitation. Elle favorise également la valorisation du patrimoine immobilier ainsi que le respect des exigences réglementaires en vigueur.

Au-delà des bénéfices économiques de l’audit énergétique d’habit social, vous contribuez de manière active à la réduction de l’empreinte carbone. Avant d’initier la démarche, il est recommandé d’en maîtriser tous les aspects. Quelles sont les différentes étapes de l’étude de la performance thermique ? Quelles sont les aides financières disponibles pour financer cette intervention ?

Qu’est-ce qu’un audit énergétique pour l’habitat social et les bâtiments tertiaires ?

L’audit énergétique est un diagnostic approfondi et méthodique de la performance d’un bâtiment. Il vise à identifier les sources de consommation et de déperdition thermique. Cette expertise technique permet d’évaluer l’efficacité des systèmes de chauffage, de ventilation, d’isolation et de production d’eau chaude sanitaire. L’objectif est de proposer des recommandations concrètes et structurées afin de réduire de manière significative les dépenses d’énergie, d’améliorer le confort des occupants et de diminuer l’impact environnemental. Les experts analysent les équipements, étudient les plans architecturaux et utilisent des outils de thermographie infrarouge pour réussir leur intervention.

L’audit énergétique réglementaire est effectué afin de répondre aux obligations légales strictes imposées par les pouvoirs publics. Il s’inscrit dans une démarche administrative obligatoire, surtout pour les bâtiments de plus de 1000 m². À l’inverse, l’évaluation volontaire des performances est motivée par une envie d’alléger les coûts ou un engagement environnemental. Ce type d’audit offre une flexibilité intéressante, car vous pouvez réaliser des simulations ou approfondir certains aspects techniques. Les recommandations issues de cette opération incluent l’adoption de solutions innovantes.

La loi ELAN impose des diagnostics de performance et des évaluations thermiques systématiques des logements classés F et G. Avec un audit énergétique pour les bâtiments tertiaires de plus de 1000 m² (publics ou privés), les propriétaires et les exploitants accélèrent l’atteinte des objectifs de réduction des consommations.

audit énergétique

Pourquoi réaliser un audit énergétique ?

La réalisation d’un audit énergétique est indispensable, car elle répond à des enjeux économiques, environnementaux et sociaux. Ce diagnostic technique est un levier stratégique sur lequel les propriétaires et gestionnaires de bâtiments peuvent s’appuyer afin de profiter de nombreux avantages. Voici quelques bénéfices de cette évaluation thermique pour les bailleurs et les acteurs du secteur tertiaire.

Pour l’habitat social

La réduction de la précarité énergétique est un objectif majeur pour les bailleurs sociaux. Grâce à l’audit, les interventions qui permettent d’alléger les charges locatives sont identifiées avec précision.

La loi Climat et Résilience prévoit l’interdiction progressive de louer des logements classés G et F à l’horizon 2025 (E en 2034). Cette évolution des normes oblige certains acteurs à planifier des travaux de rénovation. Grâce au bilan énergétique de copropriété, les habitations concernées sont cartographiées et bénéficient des interventions ciblées.

Les bailleurs sociaux profitent par ailleurs des dispositifs financiers disponibles en France. En fonction des réalisations prévues, ils ont accès aux subventions telles que MaPrimeRénov’ Copropriété, les Certificats d’Économies d’Énergie et les aides locales.

Pour les bâtiments tertiaires (privés et publics)

Le décret tertiaire impose une réduction des consommations énergétiques, avec un objectif de -40 % d’ici 2030. Cette obligation réglementaire concerne tous les bâtiments de plus de 1000 m², qu’ils soient publics ou privés. La réalisation de l’audit permet de se rapprocher des ambitions fixées pour les années futures.

Grâce aux travaux réalisés au sein de ces constructions, les usagers et les employés profitent d’espaces de travail plus agréables, d’une meilleure qualité d’air et d’une régulation thermique optimale. Cela impacte leur bien-être et leur productivité globale.

La réduction des coûts d’exploitation est un bénéfice direct de l’audit. Les économies générées par les interventions peuvent atteindre 30 à 50 % des dépenses énergétiques initiales. Cette performance financière s’accompagne d’une valorisation du patrimoine immobilier et d’une amélioration de l’image de l’entreprise.

amélioration de la performance énergétique

Comment se déroule un audit énergétique ?

L’audit énergétique est une expertise technique qui mobile des compétences pluridisciplinaires. Sa réalisation se fait en plusieurs étapes pour obtenir un diagnostic précis et constructif. Voici les grandes phases de cette intervention.

Le diagnostic initial

Lors du diagnostic initial, les experts collectent et étudient l’ensemble des documents techniques disponibles. Ils examinent les plans architecturaux, les factures énergétiques des trois dernières années, l’historique des consommations, ainsi que les caractéristiques des systèmes installés. Une visite approfondie du bâtiment permet de réaliser un état des lieux exhaustif qui inclut l’analyse de l’isolation, des menuiseries et des spécificités de la construction.

L’étude thermique et l’analyse des équipements

Les auditeurs utilisent des caméras thermiques pour identifier les déperditions de chaleur. Ils réalisent des tests d’étanchéité à l’air et évaluent les systèmes de chauffage, de ventilation et de production d’eau chaude. Les équipements d’éclairage sont aussi analysés lors de cette intervention. L’objectif est de déterminer leur efficacité énergétique, leur vétusté et les possibilités de modernisation.

L’identification des déperditions énergétiques

Les professionnels font un diagnostic détaillé qui précise les déperditions en fonction de leur provenance (murs, toitures, menuiseries). Des calculs spécifiques permettent de mesurer les flux énergétiques et d’identifier les gisements d’économie les plus significatifs. Cette analyse s’appuie sur des outils de simulation thermique.

Les propositions d’améliorations

Les experts envisagent plusieurs scénarios de rénovation énergétique et hiérarchisent les travaux en fonction de leur importance. Chaque simulation inclut une estimation financière, les économies envisagées, le temps de retour sur investissement et l’impact environnemental. Les recommandations intègrent des solutions techniques variées telles que le renforcement de l’isolation, l’installation de dispositifs performants et le changement des systèmes de chauffage.

L’accompagnement pour la mise en œuvre des recommandations

L’audit énergétique ne se limite pas à la rédaction d’un rapport technique. Les professionnels proposent un accompagnement global pour faciliter la concrétisation des recommandations. Cette assistance inclut l’aide à la recherche de financements, la constitution des dossiers, la mise en relation avec des entreprises qualifiées. L’objectif est de transformer le diagnostic en une stratégie opérationnelle de rénovation énergétique.

travaux de rénovation énergétique

Quelles obligations réglementaires en 2025 pour les bâtiments concernés ?

La réglementation sur l’audit énergétique impose des mesures pour améliorer la performance thermique des immeubles. Elle cible en particulier les habitats sociaux, les copropriétés et les bâtiments tertiaires. Ces obligations visent à réduire la consommation et les émissions de gaz à effet de serre, conformément aux objectifs nationaux de transition énergétique bâtiments publics.

Pour l’habitat social et les copropriétés

Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés F et G selon le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) sont considérés comme « indécents ». Cette mesure, issue de la loi Climat et Résilience vise l’élimination progressive des « passoires thermiques » du marché locatif. Les bailleurs sociaux et les copropriétés doivent donc réaliser l’audit des immeubles afin d’identifier les travaux nécessaires à leur mise en conformité.

Les délais pour effectuer les rénovations sont stricts et dépendent de la classification énergétique du bien immobilier. En cas de non-respect des obligations existantes, vous vous exposez à des sanctions financières ou à l’interdiction de louer les logements concernés. Pour soutenir les interventions de mise aux normes, de nombreux dispositifs tels que MaPrimeRénov’ Copropriété, les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), ainsi que des subventions locales existent.

Pour les bâtiments tertiaires

Le décret tertiaire, issu de la loi ELAN, impose aux propriétaires et locataires de bâtiments de plus de 1000 m², une réduction progressive de leur consommation énergétique. Les objectifs sont ambitieux, car la diminution envisagée est de 40 %, 50 % et 60 % respectivement d’ici 2030, 2040 et 2050. Pour les concrétiser, la réalisation du bilan thermique est une nécessité. La mise en œuvre des travaux tels que l’isolation et le remplacement des systèmes de chauffage sont envisageables. La sensibilisation et la formation du personnel aux bonnes pratiques en matière de consommation énergétique font également partie des meilleures approches pour atteindre les objectifs fixés.

En cas de non-respect des obligations du décret tertiaire, les propriétaires et les exploitants s’exposent à des sanctions financières. Une amende administrative de 7 500 euros par bâtiment est prévue. Le nom des entités non conformes peut être rendu public (name and shame).

Quelles aides financières pour un audit énergétique et les travaux de rénovation ?

De nombreuses aides financières sont disponibles pour soutenir la transition énergétique des bâtiments. Que les constructions soient destinées à l’habitat social ou au secteur tertiaire, vous avez la possibilité de bénéficier de ces dispositifs afin de réaliser les travaux de rénovation.

Pour les logements sociaux et copropriétés

Les copropriétés bénéficient de MaPrimeRénov’ Copropriété qui est distribuée par l’Agence nationale de l’habitat (ANAH). Cette aide finance entre 30 à 45 % du montant des travaux, avec un plafond de 25 000 euros par logement, en fonction des gains énergétiques réalisés. Les fournisseurs proposent des primes (CEE) en échange d’actions qui visent à améliorer le confort. Cela permet de réduire le reste à charge des copropriétaires ou des bailleurs de logements sociaux.

L’éco-prêt à taux zéro collectif est une option intéressante pour financer les réalisations. Le montant octroyé dépend des travaux envisagés et son plafond augmente en cas de multiples interventions combinées. Pour profiter de cette subvention, la copropriété doit être âgée de plus de 2 ans. Les caisses d’allocations familiales vous offrent aussi la possibilité de bénéficier de prêts intéressants. Renseignez-vous sur les solutions adaptées à votre situation et à votre région.

Pour les bâtiments tertiaires

Les propriétaires de bâtiments tertiaires peuvent bénéficier de CEE spécifiques pour effectuer les travaux de rénovation énergétique ou participer à des programmes dédiés comme l’ACTEE. Il fournit des outils et des financements destinés à réaliser les audits et le suivi. Quant à l’ADEME, elle propose des aides afin de gérer l’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage (AMO) dans le cadre de la mise aux normes de votre construction. Cette solution couvre 50 % du coût de l’AMO, avec un plafond de dépenses fixé à 100 000 euros.

Le Fonds vert, créé en 2022 et renouvelé jusqu’en 2027, subventionne les projets qui visent la décarbonation et les économies d’énergie. Il vous permet de financer la rénovation thermique des bâtiments publics locaux et la modernisation de l’éclairage.

audit d'habitat social

Exemple de réussite : un audit énergétique transformé en rénovation performante

Un bailleur social gère un ensemble résidentiel construit dans les années 1970. Il est composé de 100 logements répartis sur plusieurs bâtiments. Grâce à l’initiation d’une démarche de rénovation, de nombreux constats ont été effectués. Les habitations présentaient une isolation insuffisante, des systèmes de chauffage obsolètes et une ventilation inefficace. Cela provoquait des consommations énergétiques élevées et un inconfort pour les résidents. Conformément aux obligations réglementaires, un audit thermique a été réalisé afin d’identifier les axes d’amélioration et de définir un plan de travaux adapté.

Recommandations de l’audit et travaux réalisés

L’audit énergétique a mis en évidence les déperditions thermiques qui provenaient des murs extérieurs, des toitures et des planchers bas. Les chaudières collectives étaient vieilles et peu performantes. Quant à la mauvaise qualité de l’air intérieur, elle s’expliquait par l’absence de ventilation mécanique contrôlée (VMC).

Sur la base de ces constats, un plan de rénovation a été élaboré. Il incluait des interventions spécifiques :

  • l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) des façades,
  • l’installation de chaudières à condensation à haute performance énergétique,
  • la pose de fenêtres à double vitrage.

D’autres travaux tels que la mise en place d’une VMC double-flux ont été réalisés. Cela a permis de restaurer les logements et de les adapter aux besoins actuels des résidents.

Résultats observés à la fin des interventions

Après la mise en œuvre des travaux recommandés, les résultats ont été significatifs tant sur le plan énergétique que financier et social. La consommation primaire a été réduite de plus de 40 % et a favorisé l’atteinte des objectifs initialement fixés. Cette amélioration s’est traduite par un confort pour les résidents. La baisse des dépenses a entrainé une diminution des charges locatives. La rénovation a enfin permis au bailleur social de valoriser son patrimoine immobilier et d’augmenter la valeur de ses logements.

Conclusion

L’audit énergétique est une intervention intéressante, car elle favorise l’amélioration des performances thermiques des bâtiments tertiaires et de l’habitat social. Grâce à l’identification des problèmes et à la mise en œuvre des actions adaptées, les propriétaires et les bailleurs réduisent les charges et améliorent le confort des occupants. Pour garantir la réussite de ce projet, faites appel à un bureau d’études spécialisé. Les experts font une évaluation énergétique afin de proposer des mesures concrètes qui facilitent l’atteinte de vos objectifs.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
17 × 1 =