Le développement des cryptomonnaies est très controversé et témoigne de deux réactions opposées. D’un coté, les jeunes issus de tout milieu social sont très intéressés par le phénomène et le suivent de près, là où les banques et grandes institutions économiques internationales craignent les cryptomonnaies et les rejettent complètement. D’où vient cette contradiction si forte et comment expliquer le rejet des institutions financières des cryptomonnaies ?
Le fonctionnement des cryptomonnaies est décentralisé
La nature-même des cryptomonnaies met en défaut les banques. En tant que programme informatique qui repose sur la décentralisation de son réseau et l’horodatage des transactions, les cryptomonnaies se suffisent à elles-mêmes. En effet, le rôle initial des banques était d’assurer la bonne exécution des transactions entre les deux parties. Or, le fonctionnement de la blockchain, en horodatant les transactions et en les vérifiant et enregistrant dans chaque block de la blockchain, garantit les opérations et leur exécution.
De plus, en étant décentralisée, la blockchain ne repose pas entre les mains d’une personne, ou d’un groupe de personnes, mais bien entre les mains de tout le réseau. Ce sont donc plusieurs milliers de personnes qui vérifient en permanence la véracité de la blockchain. Tous ces éléments justifient le caractère peer-to-peer de la blockchain (pair à pair) et le fait que les banques ne soient pas nécessaires.
Les cryptomonnaies ne sont contrôlées par personne
De par leur caractère décentralisé, les cryptomonnaies ne sont ni contrôlées, ni régulées par personne. Elles ne sont pas soumises aux régulations des institutions mondiales et répondent donc entièrement aux fluctuations de l’offre et de la demande. Si les cryptomonnaies devenaient une monnaie mondialement utilisée et reconnue, elles pourraient provoquer des périodes de krach économique à cause de quelques milliardaires qui retireraient précipitamment leurs actifs.
A cause de ce type de risques, les banques préfèrent donc les interdire ou, à défaut de pouvoir les interdire, ne leur accordent pas le statut de monnaie légale. Ainsi, elles ne peuvent pas impacter l’économie mondiale.
Les banques ne pourront plus réguler l’économie mondiale
Vous l’aurez compris, les banques rejettent les cryptomonnaies car leur adoption par tous les acteurs de l’économie les empêcheraient de réguler la masse d’argent en circulation et, donc, la stabilité financière mondiale. Ce type de libertarisme financier risque donc de provoquer des crises à répétition. Eviter ces crises étant la mission principale des institutions financières mondiales, adopter les cryptomonnaies reviendraient à supprimer toutes ces institutions.
La question qui se pose alors est la suivante : les banques et institutions financières sont-elles réellement nécessaires à la stabilité économique mondiale ou cette dernière se régulerait-elle d’elle-même en adoptant les cryptomonnaies ? Cette question est au centre des politiques monétaires et économiques des acteurs économiques mondiaux.
Entre libre circulation des capitaux et régulation imposée par les institutions supranationales, les cycles économiques alternant ces deux options s’enchaînent depuis 200 ans. Les cryptomonnaies ne sont que le dernier élément en date qui ravivent ce débat. Le futur se situe probablement dans un entre deux où les institutions financières continueraient à réguler l’économie mondiale tout en laissant libre à chacun l’adoption des paiements en cryptomonnaies.