Généralement, les français pensent être en mesure de reconnaitre l’alcoolisme. C’est forcément une personne saoule qui boit de manière inconsidérée. Cela est faux, bien entendu. Il suffit d’une petite consommation dont on ne peut pas se passer, chaque jour de l’année. En matière de travail, cela peut avoir des conséquences sur soi, mais aussi sur les autres.
Alcool en entreprise : comment lutter ?
Peu de personnes vont avouer qu’elles ont une addiction à l’alcool. Pourtant, beaucoup de français, hommes et femmes sont concernés par le problème et ce, de plus en plus jeunes.
Pour les chefs d’entreprise et les dirigeants, il est primordial d’avoir conscience de ce problème et de pouvoir mettre en place des actions de prévention, sur le lieu de travail, pour informer sur les dangers de l’alcool bien sûr, mais aussi parler de l’addiction de manière générale pour revenir sur les idées reçues.
L’alcoolodépendance est un phénomène bien réel qui a un impact sur la santé à court, moyen et long terme. Une personne qui a bu perd ses réflexes. Dans certaines professions, cela peut constituer une mise en danger, si elle travaille sur des machines par exemple, pour elle-même, mais aussi pour toutes les personnes qui partagent son lieu de travail. Sans compter bien entendu les risques au volant.
Mais l’alcoolisme a aussi une répercussion sur la vie sociale (le regard de l’autre), la vie familiale et sexuelle. Au niveau de la santé, l’alcool dégrade certains organes internes, avec des conséquences parfois irréversibles.
Parler de l’alcool en entreprise
Il n’est jamais question ici de stigmatiser les personnes qui boivent de l’alcool. Sans doute seraient-elles en mesure d’expliquer pourquoi elles sont tombées peu à peu dans cette dépendance (séparation, deuil, perte d’un autre emploi, mauvaise estime de soi, traumatisme…).
Parler de l’alcool est un excellent moyen d’aider les personnes qui ne boivent pas, mais qui, parfois, se disent qu’elles pourraient « noyer leurs problèmes » par ce biais, sans réellement se rendre compte de la spirale infernale dans laquelle elles entreprennent d’entrer.
Mettre des mots sur le niveau de consommation, les dégâts que cela peut occasionner, les dérivatifs que l’on peut mettre en place pour ne pas céder à l’envie ou les organismes à contacter quand on comprend que l’on est concerné sont autant d’étapes qui sont vues lors de sessions d’information, à destination des salariés et du chef d’entreprise.
Certains entrepreneurs peuvent considérer que cela relève de la vie privée et qu’ils n’ont pas à parler de ce type de sujets avec leurs employés.
Pourtant, il est prouvé selon certaines études (Santé et itinéraire 2006-2010) que les salariés qui ont un emploi pénible ou qui ressentent les premiers effets d’un burn-out ont plus tendance que les autres à se tourner vers l’alcool.
Quand on sait que jusqu’à 20% des accidents de travail sont dus à l’alcool, il est peut-être temps de se dire que l’alcoolisme ou alcoolodépendance est au contraire l’affaire de tous et qu’il est plus que nécessaire d’agir avant, plutôt qu’après.