Qu’est-ce que la vente à réméré ?

15 octobre 2025

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Dans un contexte économique où les difficultés financières peuvent survenir rapidement, la vente à réméré apparaît comme une alternative méconnue mais efficace pour retrouver de la trésorerie sans perdre définitivement son bien immobilier. Ce mécanisme, encadré par le Code civil, offre une porte de sortie temporaire aux propriétaires en difficulté tout en préservant une chance de rachat à moyen terme.

 

La vente à réméré un dispositif ancien mais toujours d’actualité

La vente à réméré, aussi appelée “vente avec faculté de rachat”, trouve son origine dans le Code civil de 1804. Elle permet à un propriétaire de vendre son bien immobilier tout en conservant le droit de le racheter ultérieurement à un prix convenu dès la signature. Ce dispositif, anciennement utilisé par les exploitants agricoles ou les commerçants pour reconstituer leur trésorerie, connaît un regain d’intérêt depuis quelques années, notamment chez les particuliers confrontés à des situations de surendettement ou à des refus bancaires.

Concrètement, l’opération se déroule devant notaire : le vendeur cède temporairement son logement à un investisseur. En contrepartie, il reçoit immédiatement le prix de vente et conserve la priorité de rachat pendant une durée légale allant de 6 mois à 5 ans. Durant cette période, il peut continuer à occuper le bien en versant une indemnité d’occupation convenue à l’avance.

 

Une solution pour éviter la saisie immobilière

La principale utilité du réméré est d’éviter la saisie d’un bien immobilier lorsque le propriétaire ne parvient plus à honorer ses dettes. En vendant temporairement son logement, il peut rembourser ses créanciers et assainir sa situation financière, tout en gardant la possibilité de redevenir propriétaire plus tard.

Cette stratégie est particulièrement pertinente pour les personnes fichées à la Banque de France ou confrontées à un refus de financement bancaire. Une fois la situation régularisée (revenus stabilisés, dettes soldées), le vendeur peut solliciter un nouveau prêt pour exercer son droit de rachat et récupérer son bien au prix initial majoré des frais convenus au départ.

Il s’agit donc d’un outil de rétablissement financier plus souple que la saisie, mais aussi plus protecteur qu’une vente classique. 

 

Quels sont les avantages et précautions à connaître ?

Voila à quoi sert la vente à réméré pour les personnes surendettées.

  • Elle permet de retrouver rapidement des liquidités sans perdre définitivement son patrimoine.
  • Le vendeur conserve la jouissance du bien s’il le souhaite.
  • Le prix et les conditions de rachat sont clairement fixés dès l’acte notarié, garantissant la transparence de l’opération.

Cependant, cette opération comporte aussi des risques qu’il faut connaître avant de s’engager. Le premier est financier : si le vendeur n’est pas en mesure de racheter son bien dans le délai imparti, la vente devient définitive, et il perd alors toute propriété. De plus, les indemnités d’occupation peuvent représenter un coût non négligeable, d’autant plus que le vendeur doit souvent assumer les frais notariés et les coûts liés à la transaction.

Il est donc essentiel de vérifier la viabilité du projet de rachat, en s’assurant que les conditions de refinancement sont réalistes. Certains intermédiaires peu scrupuleux peuvent profiter de la détresse financière du vendeur : il est donc recommandé de passer uniquement par des professionnels encadrés, et de se faire assister par un notaire indépendant.

 

Un cadre légal strict et encadré pour la vente à réméré

Le réméré est régi par les articles 1659 à 1673 du Code civil. Ces textes précisent notamment que le droit de rachat est exclusif au vendeur initial, et qu’il doit être exercé dans les délais fixés au contrat. Passé ce délai, le bien devient irrévocablement la propriété de l’acquéreur.

Le notaire joue un rôle central dans cette opération : il rédige l’acte de vente, précise les modalités d’occupation et de rachat, et s’assure que toutes les clauses respectent la législation. En outre, les fonds issus de la vente sont versés sur un compte séquestre notarial, puis redistribués aux créanciers du vendeur selon les priorités légales.

Ce dispositif est également compatible avec la résidence principale, la résidence secondaire ou un bien locatif, à condition que la valeur du bien couvre les dettes à rembourser et les frais liés à l’opération.

 

Une solution de dernier recours, mais pas sans issue

La vente à réméré n’est pas une solution miracle : elle s’adresse principalement aux propriétaires en situation financière temporairement dégradée mais disposant de perspectives crédibles de redressement. Si elle est bien encadrée, elle peut constituer une bouée de sauvetage efficace pour éviter la vente forcée ou la saisie.

Avant d’y recourir, il est indispensable d’effectuer un diagnostic précis de sa situation financière, d’évaluer les coûts réels du réméré et de s’entourer de conseils professionnels. Une préparation rigoureuse augmente considérablement les chances de racheter son bien dans les délais impartis.

 

Sources officielles :
Code civil (articles 1659 à 1673) – service-public.fr – insee.fr – gouvernement.fr – notaires.fr – urssaf.fr

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